Nadia PROVIDENCE, du pôle JOM mobilité internationale partage avec nous son projet du PVT. De la Réunion à la France métropolitaine, elle nous raconte comment se sont formées ses idées d'expérience internationale.
Ibn Battûta a dit « Voyager vous laisse d’abord sans voix, avant de vous transformer en conteur ». Après plusieurs voyages qui m’ont remplie de bonheur et laissée sans voix, je vais tenter de me faire conteur.
Cela fait maintenant plus d’une dizaine d’années que j’ai quitté La Réunion. Après trois ans à Albi, je vis désormais en région parisienne où j’ai poursuivi mes études et débuté ma vie professionnelle. Mon cursus scolaire a subi plusieurs arrêts au profit de ma carrière. De CDD en CDI, j’ai opté pour des cours du soir afin d’obtenir ma licence puis effectué un Mastère RH en alternance.
Ma vie parisienne a dès le début été une expérience totalement différente de tout ce que j’avais pu connaître auparavant. Cette ville riche en vies, origines, cultures nous pousse à développer notre curiosité. La mienne a été les voyages ! Normal me direz-vous, la plupart des millennials souhaite faire le tour du monde pour remplir leurs réseaux sociaux de photos. Alors oui, au début je souhaitais en prendre plein les yeux puis, le changement est apparu. J’ai commencé à voyager seule! Libre de toute contrainte, j’ai appris à aller vers l’autre, rencontré de nouvelles personnes et nous avons partagé nos points communs et nos différences.
Ainsi, l’envie de parfaire mon anglais en immersion dans un pays étranger m’est apparu essentielle. Je souhaitais au début vivre quelques mois à l’étranger mais en découvrant le PVT (Permis Vacances Travail), c’est devenu un projet de vie. Ce permis d’un an ou deux en fonction de la destination choisie est accessible pour les 18 – 30 ans (35 ans pour le Canada, l’Argentine et l’Australie) et permet de voyager et/ou de travailler dans un pays en Amérique du Sud, en Asie, en Océanie et même en Russie.
A l’époque, je n’avais pas d’autres choix que le Canada. En 2018, je suis donc partie pour 2 semaines de voyage au Canada afin d’avoir un premier aperçu. Mon premier « grand voyage » en solo. Je m’étais renseignée et avais découvert que c’était un pays safe pour une jeune femme noire et seule. Mon cœur fond totalement pour Toronto : ce sera le Canada pour 2 ans et ensuite installation si les conditions sont réunies.
Le PVT Canada a pour particularité d’être une sélection par tirage au sort comparé aux autres destinations qui ne nécessitent qu’une dizaine de jours d’attente. Une fois tirée au sort , il faut accepter la demande, remplir des informations, fournir les documents nécessaires, payer $338 puis fournir vos données biométriques dans un centre agréé et attendre la décision de l’administration canadienne. Une fois la lettre d’introduction obtenue, nous avons une année pour valider et obtenir notre permis de travail à la douane canadienne. Attention toutefois, une assurance est obligatoire et la durée de celle-ci déterminera la durée de votre PVT. Le site des pvtistes est une véritable mine d’informations. Les différents groupes Facebook sont aussi d’une grande aide dans la préparation au départ. Je me suis également rendue aux différents salons sur l’expatriation, aux réunions d’information organisées par Cabane Desjardins afin d’obtenir le plus d’informations possibles. J’ai également choisi de me faire accompagner par Kennedy Garceau, un cabinet spécialisé dans le placement canadien.
Une fois ma décision prise, personne n’a pu m’en détourner. J’ai parfois eu des moments de doutes mais l’excitation du grand départ reprenait toujours le dessus. Il ne faut pas écouter les personnes qui vous disent que c’est insensé, qu’il fait froid là-bas, que c’est loin de vos racines…Tous les témoignages n’ont fait que renforcer cette certitude : il y a du travail sur place, il faudra certes faire ses preuves mais une évolution professionnelle en 6 mois est possible. C’est le système américain qui prime : les compétences avant les diplômes, le réseau avant le CV, embauche et/ou licenciement/démission du jour au lendemain. Rien n’est facile, mais nos rêves en valent toujours la peine. Alors si vous aussi vous souhaitez tenter l’aventure PVT, prenez une grande inspiration et lancez-vous, vous n’aurez aucun regret !
Quand nous arrêtons de faire ce que l’on attend de nous, nous sommes capables de faire ce que nous souhaitons réellement.
