par Céline CLAIRICIA
Leslie FERRATY, jeune martiniquaise a créé sa société à l’image qu’elle se fait de son territoire. Une entreprise qui semble incarner quelques unes de ses valeurs. En quelques lignes, elle partage avec nous son parcours.
Beyond the beach, autrement dit “Au delà de la plage” est une entreprise créée il y a 4 ans.
Convaincue du potentiel de la Martinique et voulant diversifier l’image balnéaire que l’on se fait de ce territoire, notre jeune entrepreneuse s’est lancée le défi de créer une plateforme en mettant en avant des lieux authentiques souvent méconnus du public, en impliquant la population locale dans une stratégie touristique et en valorisant notre population réputée pour son côté chaleureux.
Née d’une observation profonde relevant le manque d’interactions avec la population martiniquaise sur de nombreuses prestations touristiques, Beyond the Beach a su retenir l’attention à la fois de ses prestataires comme de ses clients.
Parce que la Martinique est autre que ses belles plages ornées de sable blanc et de cocotiers, il s’agit de valoriser la richesse d’une île au travers de ce qui la fait vivre: sa population. A l’aube de cette année 2020, sa créatrice a partagé avec enthousiasme son parcours qui, nous l’espérons, inspirera certains.
Quel a été votre parcours?
J’ai fait une école de commerce avec une spécialisation en management internationale en France hexagonale puis, je me suis spécialisée par la suite en contrôle de gestion avec le CNAM à mon retour en Martinique. Mon choix n’était pas de travailler dans le secteur touristique mais il s’est trouvé que mon idée s’inscrivait dans ce domaine. A mon sens, me lancer dans un univers qui n’était pas mon coeur de métier a été un atout car j’y ai posé un regard neuf, un regard objectif.
Je me suis lancée sans me poser trop de questions puis j’ai appris sur le tas. Mes expériences personnelles m’ont aussi permis de construire mon entreprise.
Parlez nous de vos projets !
Ma clientèle se constitue majoritairement de touristes (séjours mais aussi croisiéristes). Je souhaite attirer de plus en plus les locaux. Mon challenge est de les séduire, de leur donner envie de découvrir autre chose que ce qu’ils connaissent déjà. Aussi petite est notre île, elle regorge de connaissances.
Nous testons chacun de nos prestataires. Cela nous permet de connaître l’activité et de vérifier l’authenticité et la qualité du service.
Quels conseils donneriez-vous à vos lecteurs ?
Je me suis lancée seule dans cette aventure et je n’ai pas véritablement été soutenue au début. Certes, ce n’était pas mon premier essai de création d’entreprise mais je crois sincèrement que lorsqu’on se lance dans l’entrepreneuriat, le plus important est de croire d’abord en son projet. Si vous y croyez, la motivation vous mènera au plus haut peu importe l’opinion des autres.
Des hauts et des bas, vous en connaîtrez mais le tout est de maintenir le cap et de voir chaque péripétie comme une expérience positive et une opportunité d’évoluer.
En tant que professionnelle du tourisme, vous êtes fortement impactée par cette crise. Comment le vivez vous? Quelles sont vos craintes pour les mois à venir?
Effectivement, cette crise nous ne l’avons pas vu venir et ne pouvions pas non plus nous y préparer je pense. Nous sommes déjà soumis à une très forte saisonnalité, et c’est à minima deux mois d’activité en moins. Cela a un impact financier et social (nos salariés ont tous dû avoir une rupture anticipée de contrat) non négligeable. J’espère que, comme tout le monde, ce confinement durera le moins longtemps possible, mais pour nous, la saison ne devrait reprendre que vers fin octobre. Il faudra tenir d’ici là et trouver des axes de développement et d’amélioration.
