par Céline CLAIRICIA
A l’heure où nous traversons une crise sanitaire mondiale, la question de l’autonomie alimentaire pour les départements ultramarins inquiète déjà de nombreux foyers. Si l’on ajoute à cela le scandale du chlordécone, des pistes de solution doivent être envisagées au plus vite.
Le projet Kayawak par Rémy AGLAEE semble être une alternative qui mériterait un bel encouragement!
Parlez nous de vous, de votre parcours!
Je suis issu d’une formation électronique ou j’ai exercé initialement en France puis je suis rentré en Martinique ou des opportunités m’ont permis de m’adonner à de nouvelles compétences telles que l’informatique, le photovoltaïque ou encore le développement durable.
J’ai créé une entreprise qui proposait de la formation sur le développement durable, des installations d’équipement écologique pour la maison (électricité photovoltaïque, chauffe-eau solaire, fosse septique, etc…). Avec la crise en 2009, j’ai dû fermer la structure.
La région Martinique, a fait appel à moi pour développer cette filière sur le territoire.
D’où vous est venue l’idée de créer un tel projet ?
Remarquant que la demande de la Région n’était qu’en faveur des gros entrepreneurs, j’ai travaillé personnellement sur le projet Kayawak, pour permettre de montrer qu’il est possible de s’auto-suffire alimentairement (eau et nourriture), électriquement et en ne rejetant rien de polluant dans la nature (fosse septique 100% écologique). Et cela tout en gardant le confort que l’évolution technologique nous a permis d’avoir.
Pouvez-vous nous parler un peu plus de l’agroforesterie? Croyez-vous vraiment que nous pouvons arriver à une autonomie alimentaire?
L’agroforesterie est un mode de culture ancestrale et très efficace, copiant sur la nature son mode de croissance, permettant sur une surface réduire d’avoir plusieurs productions et en même temps la reconstitution de la fertilité du sol; ceci évitant la mise en jachère de la parcelle.
Ce mode de culture à été oublié par les agriculteurs car inadapté pour la production intensive.
De mon avis, il peut permettre l’autonomie alimentaire, sous certaines conditions :
– avoir au moins 1000m² de terrain
– être modeste sur la construction de son habitat
– respecter certaines règles (celle de la nature), comme la perméabilité du sol par exemple.
De combien avez-vous besoin?
Le projet dans sa globalité à besoin de 92 000 €. Sur ce montant, il m’est déjà accordé par Initiative Martinique 25 000 €, à condition de trouver le complément, si c’est en prêt bancaire, la banque demande 10% d’apport personnel, d’où ma démarche de sur ULULE, MIIMOSA et autre site de crowdfunding pour avoir les 9 200 €. Pour le projet j’ai déjà le terrain avec une surface de 9 890 m².
Les 92 000 € permettront :
– La construction de 2 bungalows qui seront des hébergements touristiques, permettant de montrer la faisabilité du projet dans un cas concret. Les bungalows produiront eux-même leur électricité via des tuiles solaires, seront équipés d’un système de potabilisation de l’eau.
– La construction d’un bassin d’ornement qui stockera l’eau pour les besoins des bungalows.
– La construction de la fosse septique 100% écologique et sans entretien
– L’aménagement paysagé autour des bungalows, avec un jardin créole médicinal et le jardin permacole.
Ce montant peut paraître faible par rapport au projet total, parce que ne figurent pas les marges et coûts de main d’oeuvre qu’un prestataire pourrait ajouter, car toute l’installation se fera par moi; j’ai toutes les compétences pour réaliser de A à Z ce projet. Une fois le projet terminé pour permettre à ce projet de vivre, 2 emplois seront créés : une personne pour l’entretien paysager et une personne pour l’entretien des bungalows.
D’un héritage que nous ont laissés nos ancêtres, nous avons une richesse naturelle sur nos territoires qu’il est temps de préserver et de protéger afin que les générations futures puissent en bénéficier. Ensemble nous pouvons espérer à des lendemains meilleurs!
N’hésitez pas à soutenir ce projet!
